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CODECO D'HAITI
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Editorial de la Coalition pour la Défense de la Constitution, Codeco d’Haïti

 
 

L’expert international de l’ONU, Monsieur Michel Frost, se moque de nous autres les haïtiens. Tout chef d’Etat responsable se devrait de le déclarer persona non grata. 
 
O Tempora ! O Mores ! Dr. François Duvalier doit s’indigner dans sa tombe. 
 
En moins d’une semaine Haïti a essuyé deux affronts qui font rougir ses dignes fils : les stupides déclarations de Monsieur Michel Frost et l’attitude irresponsable du président dominicain, Monsieur Leonel Fernandez. Pourtant ce dirigeant a figuré sur la liste des chefs d’Etat étrangers considérés par la Codeco comme un véritable ami d’Haïti en dépit de l’attitude inhospitalière du peuple qu’il dirige vis-à-vis de nos compatriotes. A l’encontre des hypocrites 5 grandes puissances qui claironnent à tors et à travers d’être nos meilleures amies mais pourtant programment un destin effroyable pour notre peuple, la République Dominicaine s’est gardée d’envoyer des troupes en Haïti.  
 
Tout d’abord, qui est Michel Frost ? La communauté haïtienne n’a aucune information sur ses capacités intellectuelles, sur sa valeur académique, nous savons tout simplement qu’il est un employé de carrière à l’ONU et a accumulé fonction et titres mérités ou non. Il est le remplaçant de Monsieur Louis Joinet mais ne peut en aucune façon se mesurer ni à la compétence de son compatriote, ni à son expérience, ni à la brillante carrière, ni au savoir faire de ce vétéran diplomate. 
 
Soudainement tout petit ambassadeur de l’ONU en Haïti ou même un simple agent, qu’il se nomme Heidi Hannabi ou Sophie Boutros Galhil en mal de paraître s’arroge le droit de critiquer notre culture, nos us et coutumes, notre mode de vie, nos dirigeants, nos institutions sans aucune récrimination de la part de nos élus. Voilà pourquoi les étrangers qui sont habitués à voir la communauté internationale passer en dérision notre pays ne s’étonnent plus des déclarations impertinentes et osées des agents internationaux. Décidément les choses sont allées trop loin et il faut un réveil en sursaut de nos valeureux concitoyens pour demander à ces métèques de nous respecter et de respecter nos dirigeants.  
 
La mission du diplomate onusien Michel Frost est générale et simple, étudier la situation socio-économique haïtienne, évaluer les conditions de détention dans le pays et faire un rapport au Secrétaire général de l’ONU , Monsieur Ban Ki Moun, sur l’évolution de la tenue des élections législatives .Encore une autre de ces missions-bidons destinées comme toujours à permettre à des homologues corrompus de ramasser des per diem, des boni et des frais au détriment des peuples démunis au profit desquels les contributions sont destinées. 
 
Comme de coutume Monsieur Frost a passé le meilleur de son temps dans des festivités avec les autorités du gouvernement et de la justice haïtienne, les agents de l’ONU et les officiels de la Minustah, les agents de l’OEA en Haïti, et les collabos de la société civile aux fins, dit-on, de préparer un rapport qui sera présenté à la prochaine session de Juin 2010 au Conseil des Droits Humains de l’Organisation des Nations Unies. De qui se moque-t-on ? Ces rapports ne sont jamais connus du public haïtien et n’ont jamais fait de débats dans notre communauté.  
 
Le président à l’assemblée annuelle des Nations Unies signe ces résolutions dont même nos parlementaires ne sont pas informés du contenu. Depuis 1986 ces missions se sont multipliées en Haïti, les rapports nombreux entassés dans les tiroirs de l’ONU, du Conseil de Sécurité ou ailleurs. Les haïtiens ne sont pas des dupes. Aujourd’hui nous refusons ces missions et ces rapports mensongers dont l’objectif est de semer la division au sein et entre les familles politiques haïtiennes.  
 
C’est la deuxième mission de Michel Frost en Haïti depuis sa désignation comme expert indépendant en remplacement de Monsieur Louis Joinet. Malgré tous les fonds investis, malgré la pléiade des petits experts internationaux envoyés sur place pour faire la leçon à nombre de nos juges et experts en matière judiciaire locaux, les résultats escomptés ne sont pas arrivés dans la manière de rendre et d’administrer la justice dans notre pays. 
L’insécurité perdure, les droits humains, sociaux et économiques ne sont pas respectés, les soi-disant experts passent à coté de la véritable question sociale haïtienne :  
 
L’insécurité, qui est la résultante de l’élimination des Forces Armées d’Haïti sans la réactivation desquelles il n’y aura pas de salut. Les experts haïtiens et étrangers le savent, pourquoi Monsieur Michel Frost à l’instar du colonel Himmler Rebu, expert en matière de sécurité, n’a-t-il pas craché la vérité au visage de nos dirigeants, au visage de nos parlementaires, à notre chef d’Etat, Monsieur René Préval. 
 
Oh non, Michel Frost au contraire au mépris de la souveraineté nationale se permet d’aborder des sujets qui ne sont pas du domaine de sa compétence. Il s’est permis de passer des ordres à notre chef d’Etat, il le contraint à nommer un président à la cour de Cassation en le critiquant publiquement dans la presse d’avoir échappé à ses responsabilités constitutionnelles. 
 
Ni Louis Joinet, ni Michel Frost ne sont pas les premiers à avoir souligné que toute réforme judiciaire valide passe par l’organisation et le fonctionnement du Conseil National de la Magistrature. Seul cet organisme rendra le pouvoir judiciaire fort et à l’abri des incursions de l’Exécutif et du Législatif dans la mission des juges sous forme de pression politique ou de corruption. L’idée de l’organisation du Conseil National de la Magistrature doit être créditée à l’ordre des avocats et à des gradués haïtiens de l’Ecole de la magistrature de Paris en 1990 alors que le juge Gilbert Austin présidait la Cour de Cassation.( Voir le Courrier Juridique du premier semestre de l’année publié par le juge d’instruction de regretté mémoire, Me St Surin.) 
 
Le ministre Jean Joseph Exhumé alors jeune avocat qui assistait aux débats, devenu dans la suite homologue haïtien à la section des droits humains de l’Organisation des Nations Unies, mit le tuyau à l’oreille de ces soi disant experts onusiens. Ils capitalisent aujourd’hui économiquement et socialement sur le projet en soi valable mais qui s’est toujours colleté à l’opposition de l’Exécutif. Préval n’a pas échappé à la règle. Il n’a pas nommé le président de la cour de Cassation précisément parce qu’il est contre l’installation du Conseil Supérieur de la Magistrature qui ferait échapper la justice haïtienne à son contrôle. Sans le président de la Cour de Cassation le Conseil Supérieur de la Magistrature ne peut pas être installé. 
 
Voulant coûte que coûte jouir du crédit de la matérialisation de ce projet Monsieur Michel Frost loin de soumettre son rapport à l’ONU et au parlement haïtien qui auraient discuté de la question avec l’Exécutif haïtien s’est permis d’une façon très révérencielle d’adresser des injonctions à notre chef d’Etat, un ordre formel au président Préval de nommer dans l’immédiat un président à la Cour de Cassation 
Tout en reconnaissant le caractère irresponsable de l’Exécutif haïtien qui a failli à sa mission d’assurer le bon fonctionnement de nos institutions, nous ne pouvons pas toutefois permettre qu’un petit employé de l’ONU vienne en Haïti passer des ordres à notre chef d’Etat. L’ironie du sort, immédiatement après, le ministre de la justice, Monsieur Paul Denis a concerté avec le président du Sénat en vue de la nomination du président de la Cour de Cassation. O tempora, O mores, disons-nous, au temps du président François Duvalier après des déclarations aussi fracassantes Michel Frost aurait été déclaré persona non grata et invité à prendre le plus prochain vol d’American Airlines à destination de l’étranger. 
 
Une deuxième insulte faite par l’ambassadeur de l’ONU, Michel Frost, à l’endroit de notre pays. C’est le fait de s’immiscer dans les affaires internes de la République d’Haïti. Il n’est pas un expert indépendant, il a pris parti pour le pouvoir régnant et le parti INITE qui concoctent l’élimination du parti lavalas en déclarant que l’exclusion du parti lavalas des joutes électorales est valide et légale. La question des élections est l’apanage de la souveraineté nationale et nul émissaire étranger ne saurait s’arroger le droit de s’immiscer dans les affaires de vote, de critiquer positivement ou négativement, d’orienter les décisions prises par les membres du Conseil Electoral d’autant plus que la thèse soutenue n’a pas de fondement. Juridiquement parlant et se basant aussi sur la jurisprudence une fois approuvée par le ministère de la justice tout parti politique a droit de participation dans les joutes électorales après une simple formalité d’inscription. Par contre les candidats peuvent rejetés s’ils ne remplissent pas les conditions prévues par le code électoral et par la constitution. 
 
Nous comprenons difficilement que Monsieur Gaillot Dorsainvil et sa clique aient suivi les directives du pouvoir d’écarter des élections de 2010 le pouvoir lavalas, un parti qui regroupe dans son sein une large frange de la population haïtienne. L’hypocrite Michel Frost envoyé de l’ONU pour semer le désordre en Haïti est le seul à coté de quelques diplomates latino -américains à reconnaître la décision du CEP, décriée pourtant par la totalité des votants haïtiens. Nous le répétons, de telles impertinences ne peuvent arriver que sous le gouvernement de Monsieur René Garcia Préval qui a vilipendé l’honneur national en tendant sa sébile devant les puissances et les institutions étrangères qui désormais ne professent plus de respect à l’endroit de notre pays. Veillons à la création de l’emploi, au retour de la paix dans notre pays, pour nous remettre au travail et nous faire déboucher dans la suffisance alimentaire, nous garantir une certaine indépendance économique sans laquelle nous sommes incapables de défendre l’honneur national. 
Un autre fait ignominieux de l’actualité politique haïtienne : la requête du président dominicain, Monsieur Leonel Fernandez par devant le parlement français à l’endroit de son homologue Nicolas Sarkosi d’appuyer à l’ONU le stationnement des forces de la Minustah sur notre sol national pour les dix prochaines années.  
 
Cette nouvelle est tombée comme une douche froide sur les patriotes haïtiens, dignes héritiers de Toussaint, de Pétion, de Dessalines et de Christophe. La Grèce conquise a conquis ses vainqueurs. Qui l’eut cru que de telles insultes seraient proférées à l’endroit de notre patrie par le chef d’une entité géographique dont nous avons dirigé les destinées pendant plus d’un quart de siècle. De tels affronts faits à notre pays par un frère dominicain avec qui nous partageons la souveraineté de l’île nous portent à réfléchir, à honnir les ignobles dirigeants du passé qui ont galvaudé les richesses nationales loin de travailler à l’organisation administrative du pays, et au développement socio-économique national. 
 
Hier encore, au siècle dernier nos hôpitaux à la frontière soignaient les malades dominicains, nos policiers et nos militaires assuraient la sécurité de leur population. Et voila qu’aujourd’hui le pouvoir exécutif voisin combine avec une métropole européenne la mise sous tutelle quasi permanente de notre chère patrie. Qu’est devenue la doctrine de Monroe ? Est-il encore vrai que l’Amérique jalouse de sa souveraineté sera prête à voler au secours de la nation sœur dont la souveraineté est menacée ? N’est-ce pas la trahison de la vision de l’empereur Jean Jacques Dessalines le Grand, du président Pétion, des libérateurs Simon Bolivar et Francisco Miranda qui ont conseillé à nos ancêtres d’accepter le sacrifice de leur sang pour se forger une nation et aider tous les peuples oppressés à se retirer du joug du colonialisme. 
 
Est-ce à cause de 1804 pour avoir fait tomber les chaînes et dénoncer le système esclavagiste de l’époque pour nous faire déboucher dans un capitalisme plus humain que nous sommes affrontés si rudement. C’est le cas de dire qu’il s’est ourdi un complot international contre Haïti. 
 
Notre expérience n’est-elle pas comparable à celle d’autres pays qui ne connaissent pas l’occupation des forces onusiennes pour résoudre les mêmes crises sociales ? En vérité aujourd’hui les rues de Port au Prince sont plus paisibles que celles de Kingston, de Santo-Domingo, de Santiago du Chili, de Buenos Aires, de La Paz, et de toutes ces républiques bananes de l’Amérique latine qui envoient des troupes pour nous réduire au silence. Tandis que des soldats et policiers africains et asiatiques sont déferlés pour rétablir la paix dans notre société où le taux de criminalité est l’un des moins élevés du continent, le carnage et la violence battent leur plein dans nombre de ces minuscules états réveillés hier à l’indépendance et incapables de se gouverner aujourd’hui encore. 
Qu’avons-nous fait, nous les haïtiens ? Rendez-vous nos forces armées ! Laissons- nous en paix pour réfléchir ensemble sur notre problématique à la recherche des solutions nationales appropriées. Haïti n’a besoin que de l’aide économique, que du partage de la technologie moderne et de l’appui en ressources humaines des pays développés pour sortir du pétrin.
 
 
 

 
 
 
  
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Modifié en dernier lieu le 10.01.2010
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