Lettre ouverte aux instances nationales et internationales
Calendrier de départ de la Minustah/ Un projet de résolution proposé par la Coalition pour la Défense de la Constitution – la Codeco d’Haïti au Parlement Haïtien
Le 16 septembre 2007
Lettre ouverte :
Au Parlement Haïtien,
Au Secrétaire Général des Nations Unies
Au Secrétaire Général de l ‘Organisation des Etats Américains
Au Secrétaire Général de la Communauté Economique Caraïbéienne
Au Secrétaire Général de l’Organisation de l’Unité Africaine
Au Secrétaire Général de la Communauté Européenne
Distingués Députés et Honorables Sénateurs Haïtiens
Messieurs les Dirigeants des Instances Internationales :
l’ONU, l’OEA, la CARICOM, l’OUA, la CEE.
La Coalition pour la Défense de la Constitution, la Codeco d’Haïti, regrette d’informer le public haïtien, les instances internationales, l’ONU, l’OEA, la CEE, l’OUA, la CARICOM, les pays amis de la république d’Haïti, la France, les Etats-Unis d’Amérique, le Canada, les pays africains, les pays caraïbéiens, que des républiques indépendantes de l’Amérique Latine ont réuni le 6 septembre 2007 les ministres de l’Intérieur de leurs gouvernements à Port au Prince aux fins d’entériner le plan hypocrite d’occupation de la république d’Haïti par reconduction annuelle. Ils ont profité de la présence du gouvernement actuel pour placer définitivement Haïti sous tutelle des nouveaux états économiquement émergents de l’Amérique latine ligués dans un cartel destiné à combattre le marché du libre échange. Pourtant les haïtiens ont élu des députés et des sénateurs pour se prononcer sur les conventions et traités signés par le Pouvoir Exécutif.
Une force militaire des Nations Unies contrairement à la Charte de l’ONU occupe aujourd’hui notre pays doté d’un parlement, d’un gouvernement constitutionnel, vivant en paix avec ses voisins et le reste du monde. De plus, cette force d’interposition serait souhaitable si des factions politiques opposaient l’une à l’autre la résistance armée, si les citoyens haïtiens de credo politique ou religieux différents s’entretuaient. Le gouvernement constitutionnel de 2007 n’a jamais soumis au Parlement haïtien aux fins de ratification l’ordre exécutif illégal signé par le gouvernement intérimaire pour le déploiement de la Minustah.
Un ordre exécutif qui n’est pas mis sous forme de décret ou décret-loi n’a aucune valeur aux yeux du parlement haïtien à moins qu’il s’agisse de mesures administratives. Cette décision de l’actuel gouvernement engage la souveraineté nationale. Ce gouvernement a reconduit en deux fois l’ordre exécutif du dernier gouvernement intérimaire et jamais il n’a pris la précaution d’informer le public haïtien par un texte officiel rendu public, par une résolution ou un projet de loi portant les accords signés par devant les deux chambres réunies en Assemblée Nationale aux fins de ratification.
Les leaders de l’opposition qui recherchent les bonnes grâces de l’Internationale assistent impassiblement au démantèlement de nos institutions nationales par l’OEA et quelques-uns de ses états membres à part certaines formations politiques comme l’ADEBA. Les membres de la Coalition gouvernementale sont considérés comme co-signataires de ces maudits et apatrides traités parce qu’ils travaillent conjointement avec le gouvernement en place pour la matérialisation du plan infernal d’occupation de notre territoire. L’ONU, l’OEA, la CARICOM qui devraient être appelés à aider les trois pouvoirs constitutionnels consolider leurs assises démocratiques en Haïti et fonctionner suivant les chartes fondamentales internationales et la loi mère de la République d’Haïti au contraire invitent la République d’Haïti à violer les principes fondamentaux de la souveraineté nationale et de l’autodétermination inscrits en lettres d’or dans la charte des Nations Unies. (Voir Charte des Nations Unies et la Déclaration Universelle des droits de l’homme).
Le Parlement haïtien co-gardien de la Souveraineté Nationale n’a pas daigné protester contre la conduite déshonorante de l’exécutif haïtien qui signe sans discrimination, sans débat national et sans l’accord du parlement des textes qui lui sont proposés par l’ONU, l’OEA et la CARICOM, textes qui mettent en péril l’existence du peuple haïtien en tant qu’état, en tant que nation.
La Coalition pour la Défense de la Constitution, la Codeco d’Haïti, propose aujourd’hui au Parlement haïtien en 5 points un calendrier programmé pour le départ de la Minustah d’Haïti :
1) La Réactivation des Forces Armées d’Haïti avec la réouverture de l’Académie militaire haïtienne et l’ouverture de 10 centres d’application, un par département pour la formation des nouveaux soldats haïtiens.
2) L’Augmentation de la Police Nationale d’Haïti avec une couverture nationale complète.
3) Retour officiel à l’ordre constitutionnel complet par la présence uniquement de deux forces de sécurité.
4) À partir de Juin 2008 les Forces de la Minustah commenceront à laisser le pays et la période de retrait s’étendra sur un semestre.
5) Le départ de la Minustah sera au complet le 1er Octobre 2008 et les Forces de Sécurité Nationale seront alors en mesure d’assumer la sécurité interne et externe de la République d’Haïti.
Une grogne qui se fait de plus en plus alourdissante fait écho dans tous les milieux de la République d’Haïti, dans les classes défavorisées, dans le monde économiquement fort, dans les églises, dans les écoles et dans les universités, dans le monde urbain et rural. C’est le début d’un réveil national dont les conséquences sont imprévisibles. La presque universalité des citoyens haïtiens a condamné l’attitude du gouvernement qui vient de reconduire sans condition le mandat de la Minustah en Haïti.
Les commissaires de la Floride, nos voisins d’à coté, qui ont compris l’enjeu parlent plutôt aujourd’hui de la matérialisation d’un plan Marshall en Haïti à l’instar du plan Marshall dessiné en faveur de l’Europe pour sauver le pays de la banqueroute économique et non pas de l’envoi de soldats engagés pour grossir les caisses de leurs nations d’origine. Haïti reconnaît que la présence de la Minustah n’est plus nécessaire, qu’au contraire elle entretient le venin de la division et de la discorde au sein de notre communauté. Haïti doit regagner dans l’ordre et la discipline le concert des nations indépendantes et civilisées, entretenir des relations d’égal à égal avec tous les autres pays, petits et grands, viser son relèvement économique par une collaboration franche, efficace avec ses partenaires traditionnels dans le cadre du marché du libre échange.
Pour cela il nous faut la technique et les moyens, les capitaux nécessaires par l’ouverture de notre économie au marché international. Seule la présence des géants multinationaux et l’introduction des capitaux étrangers peuvent aider à un tel miracle. A l’heure de la globalisation pourquoi ne faire renaître la Minoterie d’Haïti, le Ciment d’Haïti, l’ODN, l’ODNO, l ‘ODPG, la Hasco, les usines d’huiles essentielles, les usines de sucre. Les petits projets et les micros entreprises ne font que perdurer chez nous une économie artisanale, elles sont importantes mais sans l’industrialisation et les transformations agricoles elles ne permettront jamais au pays d’entreprendre les grands travaux d’infrastructures capables de nous retirer dans le club des PMA.
Pourquoi ne pas inviter avec de nouvelles incentives tous les industriels et commerçants qui se sont retirés d’Haïti pour cause de sécurité à revenir au pays reprendre leurs activités de production et de commercialisation et éviter de créer la peur chez les potentiels investisseurs. La nation a besoin de se réconcilier avec elle-même pour un renouveau économique et non des traités et conventions d’occupation pour ramener sur nos cotes des rescapés de la misère. Il nous faut apprendre à oublier et à pardonner, à nous asseoir à la table de réconciliation, cette fois-ci sans l’OEA, sans son secrétaire général et ses troupes, sans l’ONU, sans son secrétaire général et ses troupes, sans les Granderson comme envoyé spécial de la Caricom, mais avec des experts aguerris des pays développés capables de nous offrir comme modèles leurs propres nations.
(c) CODECO D'HAITI
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10.01.2010
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